QU’EST-CE QUE LE BIM ?

La construction est un processus complexe : plusieurs parties collaborent selon des méthodes différentes, à différents moments et à l’aide d’outils différents pour réaliser un projet commun. Autant dire que les problèmes de communication et de collaboration constituent des obstacles majeurs à la réalisation d’un projet de construction. Toutes ces différences engendrent des conflits. C’est pourquoi le modèle de construction actuel est dit « conflictuel ». Mais les conflits ne bénéficient ni à l’architecte, ni au maître d’ouvrage, ni aux sous-traitants, car leur résolution requiert du temps et de l’énergie. Elle coûte donc de l’argent.

Acronyme de Building Information Modeling, BIM désigne un modèle de collaboration qui apporte une solution à ce problème. Il s’agit d’un ensemble virtuel et intégré de modèles de construction en trois dimensions, auquel toutes les parties contribuent simultanément et dont elles tirent des informations. Ce modèle sert de fil rouge à la réalisation physique du projet de construction. On dit d’ailleurs qu’avec le modèle BIM, on construit deux fois : une fois virtuellement – sous la forme d’un modèle en 3D – et une fois sur chantier.

Revenons sur les termes clés de la définition.

Modèle virtuel

Dans la mesure où toutes les parties ont accès au modèle virtuel et peuvent l’alimenter à tout moment, chacune dispose toujours de la version la plus récente du plan. Le modèle virtuel est régulièrement soumis à une procédure de détection des conflits (clash detection) : un logiciel de vérification du modèle identifie les erreurs, les lacunes et les incohérences entre les versions des différents intervenants et au sein du modèle principal. Les problèmes sont donc résolus lorsqu’ils se posent dans le cyberespace. C’est bien sûr plus pratique que de corriger les erreurs sur chantier.

En trois dimensions

Un modèle en 3D du projet global permet une visualisation extrêmement précise. Les différentes parties voient ainsi clairement de quoi il est retourne, ce qui évite tout malentendu. Chacun – en particulier le maître d’ouvrage – peut en outre se faire une idée presque concrète du résultat final escompté dès la phase conceptuelle.

Informations

Un modèle BIM recèle une foule de données et d’informations, que tous les intervenants peuvent alimenter et consulter. Et contrairement au processus classique, chacun dispose toujours de la version la plus récente. Avantage supplémentaire : le modèle est accessible partout et à tout moment via le cloud. Il sert de fil rouge lors de l’exécution des travaux de construction. Il prouve également son utilité par la suite : il peut être consulté à des fins de facility management ou d’entretien.

Collaboration au sein du BIM

Comme expliqué précédemment, le BIM apporte la solution idéale aux problèmes de communication et de collaboration qui se posent dans le cadre d’un processus de construction classique.

Le partage des souhaits, des idées, des expériences et des connaissances de toutes les parties impliquées à un stade précoce du processus de construction permet, au final, d’obtenir les meilleurs résultats possible. Le modèle BIM fait l’objet d’une communication et d’une collaboration permanentes ; l’idée conceptuelle se transforme donc progressivement en un plan global de plus en plus précis. Toutes les parties réalisent pour ainsi dire ensemble l’intégralité du projet sous une forme virtuelle. Au cours de cette exécution virtuelle, des simulations mettent régulièrement au jour de multiples erreurs, ou conflits (clashes). Le fait de les résoudre dès la phase virtuelle optimise considérablement la construction effective sur chantier. Le processus de construction BIM complet n’est donc pas plus court, mais plus efficace.