COMMENT CONCEVOIR UN BÂTIMENT DANS UNE OPTIQUE DE DÉDOUBLEMENT ?

Le MegaStore Opel et Kia, situé en périphérie gantoise, est un nouveau projet de Grensland Autogroep. Deux show-rooms aménagés sur 4 150 m² accueilleront les tout derniers modèles de Kia et Opel. Des centaines de clients y vivront bientôt un moment magique lorsqu’ils s’installeront pour la première fois au volant de leur nouveau véhicule. En attendant, l’entrepreneur Mathieu Gijbels et l’architecte Frank Tack (HVC Architecten) mettront au point une construction tout à fait inhabituelle dans le secteur automobile.

Découvrez l’histoire

Une conception tournée vers l’avenir

HVC Architecten (anciennement Helsen & Van Com Architecten) est un bureau porté par 3 partenaires et 12 professionnels de la construction. Au départ de Hasselt et de Keerbergen, ces spécialistes se consacrent à un portefeuille de projets architecturaux pratiques et accessibles. Outre la construction industrielle et la logistique, ils conçoivent aussi beaucoup de bureaux et d’immeubles à appartements. Mais HVC Architecten est avant tout tourné vers l’avenir. Dans ce cadre, le bureau collabore avec les Précurseurs de Mathieu Gijbels. Le MegaStore Opel et Kia de Grensland Autogroep a littéralement placé l’architecte et l’entrepreneur face à un défi de taille en matière d’avant-gardisme.

Les avantages de l’approche des Précurseurs

Comment concevoir et construire un bâtiment sans connaître l’ensemble des techniques au départ ? Comment entamer un projet sans savoir s’il finira par donner naissance à deux bâtiments ? Et surtout : à quel entrepreneur faire confiance pour obtenir des garanties sur autant d’inconnues ? Frank Tack, architecte : « La qualité d’un entrepreneur se dévoile avec la complexité du projet. Mieux vaut la connaître avant. C’est pour cette raison que j’aime travailler avec l’équipe de Mathieu Gijbels. Leur chef de chantier n’a jamais besoin de longs discours. »

Quelques mots qui en disent long

Nous n’avions pas connaissance de toutes les techniques avant le début du projet. Ce volet de la mission était en effet pris en charge par une autre partie, car il s’agissait de techniques propres aux garages. Il fallait les prévoir et les coordonner toutes, même si elles ne s’inscrivaient pas dans le cadre de la mission de Mathieu Gijbels. Le chef de chantier Davy Hendrix s’est surpassé. Un processus BIM est un processus rapide. Les difficultés et les problèmes potentiels sont résolus au préalable. Tout est fabriqué à l’avance. Les éléments arrivent sur le chantier sur mesure et à temps. C’est ce qu’on appelle construire « just in time ». « Penser rapidement, travailler rapidement », résume l’architecte Frank Tack.

Deux projets en un seul bâtiment

Ce bâtiment abrite les concessions Opel et Kia. Deux marques dans le même garage. Si ce n’est pas rare chez le particulier, il en va autrement pour les constructeurs automobiles. Chaque marque a, en effet, son identité propre. L’architecture doit refléter cette identité, par exemple grâce à des show-rooms dotés de plateformes et de plafonds de hauteur différente.

Naissance de siamois

Les deux ateliers distincts partagent le même entrepôt et plusieurs fonctions communes au sein du bâtiment. Frank Tack n’y voit pas une difficulté majeure : « Le principal défi réside dans la nécessité de concevoir le bâtiment de manière à ce qu’il puisse être entièrement dédoublé par la suite. Il faut pouvoir le scinder en deux entités indépendantes, mais commencer par le construire dans l’optique de siamois. » Tout a été prévu pour que les bâtiments puissent être séparés si nécessaire. Selon l’architecte, il est impossible de réaliser ce genre de projet complexe avec n’importe quel entrepreneur : « Mathieu Gijbels dispose des ressources et des collaborateurs en interne pour réaliser ou produire la majorité du travail. Si vous deviez faire la même chose avec une vingtaine de parties différentes, la coordination poserait problème. De même que le planning. »

La moindre goutte de pluie est utilisée

La construction ne fut pas le seul défi du projet. Un garage doublé d’un car-wash a besoin de beaucoup d’eau. Il fallait également éviter que la pluie fraîchement tombée envoie une potentielle pollution dans les nappes phréatiques. Heureusement, il pleut beaucoup en Belgique. Le débit d’eau nécessaire a donc été calculé pour le car-wash et pour les autres applications utilisant de l’eau de pluie dans le bâtiment, et le toit a été équipé de manière à pouvoir collecter suffisamment d’eaux pluviales. L’eau de pluie nécessaire s’écoule dans une grande citerne souterraine via une partie du toit. L’eau y est stockée pour être réutilisée à diverses fins. L’eau de pluie résiduelle tombe sur une toiture végétale : elle arrose les plantes ou s’évapore. Aucune goutte ne se perd et les égouts ne sont pas sollicités outre mesure. L’eau de pluie qui tombe sur le parking autour du complexe est filtrée et évacuée vers les eaux libres via une microcanalisation en sous-sol.

Un palais automobile pimpant sur une ancienne friche industrielle

Le site industriel où seront bientôt vendues des Kia et des Opel a un passé moins reluisant. « Il accueillait autrefois une usine de goudron », explique l’architecte Frank Tack. « Chaque mètre cube de sol a fait l’objet d’un assainissement thermique à l’étranger. » Chaque tas de sable a été examiné par un coordinateur environnemental. Quand le chef de chantier a demandé des mesures de sécurité adaptées, les collègues n’ont pas reçu des masques en papier, mais de vrais masques à gaz. Était-ce vraiment indispensable ? « Non, mais nous avons bien ri en voyant la réaction des travailleurs lorsqu’ils ont reçu les masques », se rappelle Frank Tack. Il y a tout de suite eu une bonne ambiance sur le chantier. Ça se voit sur le bâtiment et ça se verra aussi bientôt dans le show-room.